5/ Dans mes contes de fées, il y avait toujours une méchante sorcière ou un affreux sorcier qui lançait un maléfice à un gentil petit garçon ou à une jolie petite fille. Il fallait toutes une série de mésaventures plus ou moins angoissantes pour que le sort se transforme en bonheur. J’avais à peu près 7 ans, quand, accompagnant Papa pour le marché dominical, je vis pour la première fois un nain et, dans ma spontanéité d’enfant, je m’écriais : « Oh ! Le petit Monsieur ! » Mon père eût à peine le temps de me gronder que le petit homme, fou de rage froide, me lança des imprécations en arabe. Papa, aussitôt s’interposa et, en arabe, tenta de le raisonner. Rien n’y fit et le nain s’en retourna d’où il était venu, peut-être de nulle part puisque jamais, au cours des longues années où je vécus dans le Faubourg Saint-Denis, je ne le revis. Je voulais savoir ce que signifiaient les paroles lancées contre moi, car je ne me sentais pas rassurée, malgré la présence de mon père. Ces paroles résonnaient en moi de manière sournoise, et mon cœur se serrait à l’idée que j’avais déchaîné contre moi, la pire des malédictions. Lorsque je demandai la traduction de ces paroles haineuses, mon père resta, à mon goût, très évasif. Lorsque l’orque revient manger le petit pingouin, je me demande si ce petit homme n’était pas le sorcier de mes contes d’enfant.

Tous droits réservés : Jeanne Bourcier

2 réflexions sur “Souvenirs et impressions épars

  1. Bonjour j’adore les histoires vraies et celle ci me plaît bien, est-ce que le nain était le sorcier? peut-être ou pas, on ne le saura pas, moi je pense que oui sinon la traduction évasive de votre père aurait été plus claire. Bon après-midi Amicalement MTH

    J’aime

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s