J’ai lu, par hasard un article d’Henri Seckel datant de 2017, dans lequel il a l’outrecuidance de montrer le faubourg Saint-Denis comme une vaste salle de shoot. Je suis Parisienne du Fg St Denis, je suis née en 1960 donc j’ai connu les évolutions de mon quartier et le dernier en date m’a poussée à déménager. Le snobisme et la bonne conscience bourgeoise n’étant pas de mise dans cette rue autrefois si vivante, si commerçante, si ouvrière, si artisanale…

« Il n’y a plus de trou dans les petites cuillères du Faubourg Saint-Denis. C’était pourtant la norme dans les cafés du quartier lorsque nous y avons élu domicile en 1988, juste après l’arrivée des toxicomanes. Les patrons de bar avaient pris des mesures radicales, ils en avaient ras le bol de se faire piquer leurs couverts par les camés qui s’en servaient pour se préparer leur dose. Alors, au comptoir, mes parents touillaient leur expresso avec des cuillères perforées.

Strasbourg-Saint-Denis, extrémité sud du 10e arrondissement de Paris, était le royaume du crack et autres drogues jusqu’au début des années 2000. Le pharmacien filait gratuitement des seringues propres aux toxicos, et le primeur fournissait le citron qui servait à désinfecter l’aiguille sale de ceux qui n’étaient pas passés chez le pharmacien. « Les mecs nous menaçaient avec leur seringue, m’a rappelé Eric, le patron. “Donne-nous du citron ou j’te pique !” On se battait parfois à coups de ­bâton avec eux. Ah ! c’était folklorique ! »

Les Digicode n’existaient pas, il suffisait d’appuyer sur un bouton pour entrer dans les immeubles, dont les cours faisaient office de salles de shoot de fortune. Pour rentrer chez soi, il fallait parfois enjamber un junkie venu s’échouer là.

Ça n’était pas particulièrement agréable, mais enfin, ça ne nous effrayait pas plus que ça. Pas plus, en tout cas, que les cafards grouillant autour du distributeur automatique de la poste voisine, qui me soulevaient autant le cœur que le spectacle des pigeons s’attaquant aux carcasses du grand boucher halal, ou l’odeur pestilentielle du supermarché chinois dans ma rue, la rue de l’Echiquier, perpendiculaire au Faubourg. »

Je n’ai pu accéder à tout l’article car le Monde est payant sur Internet et je refuse farouchement de donner ne serait-ce qu’un centime à ce journal, organe de la bourgeoisie de gauche caviar.

3 réflexions sur “Un Bobo et son snobisme

  1. Coucou, je suis né à Paris mais j’ai vécu mon enfance à la Porte de la Vilette qui étaient les abattoirs à cette époque , pas de digicode pour entrer dans l’immeuble , il y avait une concierge et on avait une clé pour ouvrir la porte cochère et chez nous , les gens enjambaient nos poupées que nous avions installées dans le couloir. de mon temps (et oui je suis vieille) il n’était pas question de drogue et la rue était un village. Bisous bon après-midi MTH

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