Les journalistes pendant 3 semaines ont voulu nous faire croire que Palmade était une nouveauté dans le monde de la sexualité. L’on a eu droit à la drogue, à la pédophilie, aux chemsex, c’est à dire à la prise de drogues pendant les parties de jambes en l’air, mais en anglais ça fait mieux. Alors mes p’tits gars, si vous aviez juste un minimum de culture, vous sauriez que ce genre de plaisir débauché remonte à perpète et que l’on ne vous a pas attendus, vous les bobardiers, pour s’étonner de la prodigieuse inventivité du vice. Je vous laisse lire la Deux cent soixante-quatorzième Nuit extraite des Nuits de Paris de Rétif de la Bretonne : (je respecte l’orthographe de l’époque)
« Vis-à-vis la porte de la maiſon, j’entendis un bruit fourd, des cris, des coups aux fenêtres, des carreaux brités contre les volets extérieurs. Surpris, j’écoutais. Quelques rares voifins de ce bout de rue folitaire, mirent la tête à la fenêtre ; mais ils ne diftinguaient rien. J’allai fous un balcon, où étaient un monfieur & une dame, & je leur demandai, ce que fignifiait le bruit que j’entendais à telle maifon ? Je la leur défignai. Ha ! je m’en doutais ! dit le monfieur. Il rentra. Un demi – quart d’heure après, il fortit avec trois domeftiques, malgré la jeune dame, qui le voulait retenir. Le bruit a redoublé, monfieur lui dis – je connais cette maifon … Et je racontai les deux traits que je favais. On s’y tue ; on s’y affaffine … Le monfieur me dit un feul mot. Voyons. Arrivé à la porte, il fit frapper à coups redoublés. Nous nous relayions pour frapper. A la fin le ** de S ** vint ouvrir lui – même. Nous poufsâmes tous la porte, qu’il entr’ou vrait & nous l’environnâmes. Qu’est-ce ? qu’eft-ce vous me faites violence ? Mais dès qu’il eut reconnu le monfieur, il devint poli, & tâcha de rire. C’eft un badinage ! lui dit il : j’ai donné une fête à de jeunes payfans, que j’ai invités à me venir voir ; ils font de ma terre de *** ils ont un peu trop bu, & ils fe démènent, dans la grande chambre frottée, où je les ai fait mettre : ils gliffent, ils tombent. Ce n’eft pas tout ! dit le monfieur : mais cela eſt déja fort mal ! … Je ne fors pas d’ici, que je n’aie délivré ces malheureux : il faut ouvrir ou je fais enfoncer les portes. De S … ouvrit, en riant : & nous trouvâmes des jeunes garçons, des jeunes filles, pêle mêle ; les uns en fang ; les autres dans un état terrible, par les drogues mifes dans leur vin. Des filles avaient été ou trompées, ou violentées par ceux qu’elles n’aimaient pas, & qu’elles n’avaient pu reconnaître dans l’obfcurité. Le monfieur les emmena tous ; on fut obligé d’en porter quelques-uns, furtout des jeunes filles … Je frémis du danger que j’avais couru, avec Defirée ! … Ce trait eft horrible & j’aurais dévoré le monftre, fi j’avais été feul avec lui. Je vis le monfieur tout réparer, froidement, fans faire mot de reproches. Vous ne dites rien, monsieur. Je ne perds jamais les paroles. »

Ce livre fut publié en 1788 et M. de S. n’est autre que le Marquis de Sade qui eut droit à un procès et à un emprisonnement, mais ce n’était que Sade ! Palmade, lui, peut se permettre de rester en liberté (je n’ai pas l’outrecuidance de comparer le bracelet électronique à une cellule de 9m2 pour 3 détenus), quant à son procès, je ris d’avance de la comédie que l’on va nous jouer.
Tous droits réservés : Jeanne Bourcier
extraordinaire écrivaine, vous faîtes flèche de tous bois. Votre plume séduisante m’enchantera à jamais. Encore merci et bravo pour vos écrits jubilatoires. Bon week-end à vous!!
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Merci, Chère Marieanne.
Beau week-end à vous aussi et à Wolf
Je vous embrasse
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