CONSTANT HURET, TOULOUSE LAUTREC
Non Toulouse Lautrec n’est pas une course remportée par Constant Huret ! Rappelons cette anecdote des années 90 où un journaliste ayant eu vent qu’un coureur, appelons-le « Ritchie» , était un grand amateur de peinture en particulier d’Art nouveau, lui demande son avis sur Toulouse Lautrec qui répond du tac au tac « ça c’est une étape pour Jalabert…. ».
Mais parlons de Constant Huret, né le 26 janvier 1870 à Ressons-le-Long dans l’Aisne non loin de Soissons, d’un père jardinier et d’une mère paysanne.
A l’âge de 14 ans, il obtient son certificat d’étude et commence à travailler comme petit clerc auprès d’un ingénieur des Ponts et Chaussée de Soissons. Il exerce plusieurs métiers, dont apprenti boulanger et c’est durant cette période que la passion de la bicyclette l’emporte puis devient une vocation voire une obsession. Mais il n’a pas les moyens d’acheter sa propre bicyclette.

Constant passe son temps libre à s’entraîner. Acharné il accumule les kilomètres et est remarqué par les membres du club de sa ville. Dès ses premières courses Constant montre des qualités exceptionnelles et à la force de ses mollets, il se fait un nom dans la
région.
A sa première course il comprend que seule la victoire lui permettra d’exister face aux machines rutilantes de ses adversaires. En effet en 1880 l’usage de la bicyclette est encore l’apanage d’une élite aisée, et durant la période 1891-1895, le coût d’une bicyclette représente alors environ 500 à 600 heures de travail d’un ouvrier professionnel.

1893 4e au Paris - Ault, Ault (Picardie), France 1894 1e au Bol d'Or, (Paris), Paris (Ile-de-France), France 1894 1e au Championnat National, Piste, Demi fond, Elite, France, Paris (Ile-de- France), France 1895 1e au Bol d'Or, (Paris), Paris (Ile-de-France), France 1895 1e au 24 heures, (Bordeaux), Bordeaux (Aquitaine), France 1896 1e au North Road C.C. 24 hour Time Trial, Chrono, London (Greater London), Royaume-Uni 1896 4e au Trois jours du Vélo d'Hiv, (Paris), Paris (Ile-de-France), France 1898 1e au Bol d'Or, (Paris), Paris (Ile-de-France), France 1899 1e au Bordeaux - Paris, Paris (Ile-de-France), France 1900 1e au Championnat du Monde, Piste, Demi fond, Elite, Paris (Ile-de-France), France 1900 2e au Championnat Européen, Piste, Demi fond, Elite, Breslau (Dolnoslaskie), Allemagne 1902 1e au Bol d'Or, (Paris), Paris (Ile-de-France), France

Il devient le coureur imbattable sur les longues distances. Lors de sa première année parmi l’élite en 1894 il fait une saison exceptionnelle : record du monde des 100 kilomètres et victoire dans le championnat de France de demi-fond et le Bol d’Or. Il détient le record du Bordeaux-Paris (594 kilomètres en 16 heures 32).
En 1902 la carrière du « Grand Constant », comme il était surnommé, fut stoppé par un dramatique accident lors d’une séance d’entraînement : il fut percuté à vive allure par le jeune prodige anglais Jimmy Michael dans le petit virage du Parc des Princes en tentant de regagner son stand suite à une crevaison.
Mais alors quel rapport entre Henri de Toulouse Lautrec, peintre bohème qui apprécie la vie dissolue dans son atelier à Montmartre et Constant Huret un cycliste sportif et sobre, grand champion qui passe ses journées sur les surfaces des vélodromes et des routes.
En 1896 Toulouse Lautrec séjourne à Londres en compagnie d’une équipe de cyclistes qui participent à une course organisée par Louis Bouglé, le représentant de la marque de vélo LB Spoke et des Chaînes Simpson, qui demande au peintre de prendre comme modèle Constant Huret pour une affiche publicitaire. Des dessins et affiches naissent de cette passion vélocipédiste. Leurs noms deviennent liés à tout jamais.
Tous droits réservés : Cédric Desmarezt
Que de découvertes Jeanne Bourcier ! Voici que j’en apprends un peu plus encore sur Toulouse de Lautrec que j’adore…Vous m’épaterez toujours chère auteure
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