Pour le plaisir, voici quelques flèches décochées par celui qui fut surnommé Fiel Castel, autrement dit le comte Horace de Viel Castel, conservateur de musée des Souverains (Le Louvre) de 1852 à 1863, amateur d’art et collectionneur.

• « Les Rouges sont des scélérats. Les Blancs, à quelque parti qu’ils appartiennent, sont des imbéciles. Il y a aussi des niais profonds. Faites donc une grande nation avec tout cela. »
• « La France n’a jamais été républicaine car elle est le royaume de la vanité »
• « L’Empereur regarde le Monde comme un échiquier sur lequel il joue sa partie ; peu lui importe que son adversaire soit maté par le cavalier ou par le fou, pourvu qu’il le soit » ;
• « La Cour est divisée en ce moment en moralistes et en immoralistes. Qui l’emportera ? »
• « Mérimée est un homme de mérite, ambitieuse taupe qui creuse son chemin sans bruit; il était lié avec la famille de l’impératrice. »
• Mon pauvre frère sait beaucoup de choses, excepté se conduire … […] C’est un bon et honnête égoïste, qui veut bien faire gracieuse mine aux gens quand on lui gratte la nuque et qu’on dit amen à ses moindres paroles. Il y a de ces gens-là autant que de pavés dans Paris. »
• « Les amis sont des gens à qui on est utile »
• « La famille n’existe plus »
• « Le monde est usé, et le temps aujourd’hui est affreux, c’est pourquoi je médis de mon époque. »
• Tous les gens qui vieillissent parlent comme je le fais, et prétendent que dans leur jeunesse les printemps et les étés avaient plus de soleil et de fleurs.
• « Ce tout jeune homme m’a l’air d’un niais usé sans avoir vécu; il ne parle pas et n’a pas grand chose à dire, il ne paraît pas non plus s’intéresser à rien de ce qui se passe, pas même à sa femme qui le mériterait vraiment … » (Le personnage en question est le Prince Poniatowski, l’ancêtre de ceux d’aujourd’hui ! Il sera cocu et sa fille fut celle du Duc de Morny.)

Pauvre Horace ! S’il revenait, il mourrait d’apoplexie de voir le monde dans lequel nous vivons ou bien il écrirait une encyclopédie sur la bêtise des gens de pouvoir.

Tous droits réservés : Jeanne Bourcier