Partir un jour sans retour beuglaient les Boy’s Band français dans les années 1990, cela me faisait rire de voir mon fils chanter ça en partant au collège. Je n’ai plus envie de rire lorsque je constate l’atomisation de la variété française que ces sympathiques garçons ont déclenché ! Est-ce pour cela qu’encore une fois je passe une de ces nuits inutiles pendant lesquelles mon esprit bat la chamade. Je n’aime pas cette désagréable impression du rien.
Je regarde la jeunesse souvent arrogante et prétentieuse, imbue de sa bêtise et de son ignorance. Sans racines, sans cultures, elle erre au milieu d’un monde qu’elle ne comprend pas, dont les références lui sont inconnues, un monde dont elle a peur et qui a peur, peur des autres, peur des adultes, peur des lois qui régissent la vie en société. La vieille dame que je suis devenue, aigrie ou désespérée, peu importe, voit son monde s’effondrer, s’effriter, s’atomiser.
Tous droits réservés : Jeanne Bourcier