Je me souviens d’une époque lointaine, sans doute, où personne n’aurait acheté un chou-fleurs 35frs.
Mon frère, l’été, allait planter les choux-fleurs bretons puisque nous passions toutes nos vacances dans la maison familiale en Bretagne. Lorsque nous revenions au printemps, nous avions droit à des caisses entières de choux-fleurs, que, pour la plupart, nous rapportions à Paris et que nous distribuions à la famille, aux voisins et aux amis.
Epoque heureuse où nous mangions, sans y penser, les cinq fruits et légumes, aujourd’hui recommandés à grand renfort de réclames. A mon époque, les publicités nous foutaient la paix avec notre santé : pas de recommandations gouvernementales, pas de propagandes pour des médicaments, pas de matraquages pour nous rappeler ce qu’il faut manger, boire ou plutôt ne pas boire, pour nous exhorter à bouger en évitant le sucre et le gras afin de pas creuser davantage le trou, par ailleurs fictif, de la Sécurité Sociale.
C’est donc ça que je laisse à mes enfants et mes petits-enfants : un monde gouverné par des mafieux avides et cyniques !
Tous droits réservés : Jeanne Bourcier
