Palmade se drogue, Palmade a tué sous l’effet de la drogue : les médias tentent de comprendre, d’expliquer, de soutenir, on a droit aux commentaires des copains de Palmade, et des attendrissements des uns et des autres « un si beau jeune homme, il a tant de talent, il est d’une telle gentillesse, il se laisse entraîner… », même la pub pour Jack Daniel’s, j’ai nommé Bigard, s’est fendu d’un : » je lui ai souvent dit d’arrêter … » : tout ce déferlement de bons sentiments me dégoûte. Pourquoi les échotiers et autres plumitifs ne tiennent-ils pas ce discours quand il s’agit d’un jeune des « quartiers » comme ils disent ? Quand Kévin ou Momo se droguent, ils ne sont ni beaux, ni talentueux, ni gentils et jamais ils ne se sont laissés entraînés …en revanche les discours racistes et haineux fleurissent : les pisse-copies les assimilent à la racaille, remettent en question l’émigration. La mère de Palmade essaie de comprendre les souffrances morales de son fils. Les médias rameutent les spécialistes ès drogues, ès addictions, les repentis … Sur les plateaux vient même s’afficher une journaliste, Roselyne Febvre, dont le parcours prouve son asservissement à « la main qui la nourrit » . Son livre,  Les battements de cœur du colibri, Le combat d’une mère face à l’addiction de son fils, dont le titre doit faire pleurer dans les chaumières, étale sans pudeur son combat et celui de son fils addict à la drogue. Elle souffre, elle souffre tellement elle ! Irait-on interviewer les mères de Kévin et de Momo ? Parlent-elles seulement français ? D’ailleurs ont-elles des sentiments ? Souffrent-elles ? Aiment-elles leurs fils, elles qui n’ont pas su les élever correctement ? D’ailleurs leurs fils sont des candidats tout naturels à la prison ou à l’expulsion. Conclusion : un drogué riche est un riche, un drogué pauvre est un drogué.

Tous droits réservés : Jeanne Bourcier