Ce texte est dédié à mes petits-enfants, avec tout mon amour.

C’est la panique dans l’Education Nationale ! Ah ! il est loin le temps où les enfants savaient lire, écrire et calculer, connaissaient l’histoire et la géographie, ne confondaient pas Napoléon et la Guerre de 100 ans et j’en passe, en sortant de la primaire ! Oui, tout était mis en place pour faire des « citoyens » réfléchis, critiques, cultivés. Il suffit de voir le niveau des émissions de TV en 1960 pour s’en rendre compte. Mais je sais que je passe pour une vieille dame réactionnaire seulement je suis triste de constater que beaucoup de jeunes ne savent rien de ce qui a construit le monde dans lequel ils vivent. Dernièrement, j’entendais des étudiants de 1ere année de fac confondre les chevaliers et les romantiques, je me suis demandé ce que je faisais encore sur cette terre.

Je n’arrive plus à comprendre ce besoin d’inculture, d’ignorance. Je sais bien que le Capital n’a plus besoin d’ouvriers, de fonctionnaires, de salariés compétents, je sais bien qu’il faut au Capital des êtres soumis, dociles, hébétés, pour mener à bien sa destruction. Tout cela est parfaitement expliqué par Marx dans Le Capital, que tout le monde devrait lire attentivement pour prendre conscience de ce qui nous attend. Mais c’est terrible d’assister à une telle gabegie.

Je me console en feuilletant des livres destinés aux enfants, à une époque où l’on faisait confiance à leur intelligence, où l’on voulait qu’ils construisent leur avenir en s’appuyant sur le passé, où l’on voulait que leur imagination se développe pour faire des êtres capables de se battre pour un rêve. Evidemment qu’il y avait du bon et du moins bon mais le pire était supérieur, littérairement, grammaticalement, aux livrets écrits pour les collèges que l’on fait lire aux collégiens, les détournant à jamais de la lecture. Et je préfère ne pas même évoquer les horreurs de la primaire !

Amère ce matin, profondément triste et désespérée de ne pouvoir offrir à l’enfance, à la jeunesse ce que j’ai encore eu le bonheur de connaître. En quoi consistait-il ce bonheur ? Oh ! très simplement j’ai eu le droit de rêver, d’imaginer, de connaître …La société dans laquelle j’ai vécu permettait aux enfants de voyager à travers des mots, des images que l’on se construisait. Lorsque nous avions 3 ans, nos parents ne nous mettaient pas un téléphone entre les mains pour avoir la paix ! Nous avions droit à des imagiers, des cubes, des puzzles, des jouets … bref tout ce qui faisait le bonheur de nos petits cerveaux. Nous étions actifs et non passifs devant un écran diffusant des jeux ou des dessins animés dits éducatifs.

Allons assez de jérémiades, voici quelques livres qui permettront à ceux qui le désirent de retrouver une âme d’enfant ….

Louis Sonolet ( 1872-1928 : Homme de lettres. – Licencié en droit et diplômé en sciences politiques. – Historien. – Membre de la Société des gens de lettres, des auteurs dramatiques et des journalistes parisiens) et Job (1858-1931 : Pseudonyme de : Onfroy de Bréville, Jacques-Marie-Gaston; peintre et dessinateur. – A également exposé sous son patronyme de 1866 à 1892, avant de se consacrer exclusivement au dessin humoristique. – Chevalier de la Légion d’honneur) ont laissé ce charmant petit livre qui permettait aux enfants de connaître les grandes batailles de 1792 à 1918. Evidemment que l’on y trouve du patriotisme mais peu m’importe, les enfants savait ce qu’était Valmy et qui étaient les volontaires de 1792 !

Encore un joli livre à mettre entre les mains de tous les enfants, particulièrement ceux qui poussent des hurlements hystériques lorsqu’ils voient une poule ou un chien. Les illustrations sont toujours de Job mais le texte est d’Aristide Fabre (1870-1936 : Romancier. – Nouvelliste)

)

Et voici un abécédaire conçu par Jules Lemaître (1853-1914), le célèbre critique littéraire et Job toujours, qui était comme vous avez pu le constater spécialiste dans la littérature enfantine.

Comme c’est joli et charmant, à mon âge, je rêve encore sur ces dessins et ces petits contes alors j’imagine à quel point un enfant serait parfaitement heureux avec cet abécédaire. Il serait marqué à vie et il aurait envie de retrouver, dans ses lectures futures, cette magie si généreusement offerte par Lemaître et Job.

Tous droits réservés : Jeanne Bourcier

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