8/ Suis-je la seule à éprouver ce sentiment de sérénité à la vue du linge propre ondulant sous une brise légère ?
Je me souviens du plaisir d’étendre le linge dans le jardin de Bretagne. Je m’appliquais à réaliser un ensemble harmonieux, pour le simple plaisir des yeux.

Lorsque le linge, solidement attaché à sa corde par des pinces en bois, voletait au gré du vent breton, une impression de douceur, de propreté, d’espoir m’envahissait. Et j’imaginais que ma vie se déroulerait sur ce rythme nonchalant nécessaire à la contemplation, l’imaginaire et l’amour.
Mais il est loin le temps où le linge parfumé par les effluves marines, m’emportait dans un avenir idéal. La vie s’est chargée de me faire comprendre que le linge propre est séché en machine.

Tous droits réservés : Jeanne Bourcier